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Méthodologie

Structure de l'outil

Trois catégories de besoins

A partir de la Théorie du Donut, qui défend l'idée d'un plancher social, les besoins humains et sociétaux sont structurés en 3 catégories :

Les besoins vitaux : des besoins physiologiques et sanitaires dont la survie de l’être humain dépend. Abraham Maslow les présente comme socle de sa pyramide.

  • Avoir accès à l'eau potable
  • Se nourrir
  • Avoir un toit
  • Être en capacité de se soigner
  • Être en sécurité

Les besoins essentiels : des besoins indispensables pour la vie en société. Ils correspondent aux tranches intermédiaires et supérieures de la pyramide de Maslow.

  • S'informer et s'instruire
  • Vivre ensemble et faire société
  • Être en lien avec la nature

Les besoins induits : ils sont nécessaires pour répondre aux besoins vitaux et essentiels.

  • Produire et s'approvisionner localement
  • Avoir accès à l'énergie
  • Être en capacité de se déplacer

Fonctions-clés territoriales

La notion de « fonction-clé » définit l’ensemble des rôles, structures, propriétés qui permettent de répondre au sein d'un territoire aux besoins vitaux, essentiels et induits des citoyen.ne.s, et donc de garantir la poursuite du "vivre ensemble" (cohabitation harmonieuse entre individus ou entre communautés, Larousse).

Trois types d’objectifs

  • Objectif Subsistance : la subsistance se définit comme le fait de satisfaire à ses besoins élémentaires. Avant tout, la résilience implique en effet de répondre au « plancher social » des besoins humains.
  • Objectif Gestion de crise : Pour être qualifiée de résiliente, cette capacité à pourvoir aux besoins de base doit être effective en toute situation, y compris lorsque le territoire subit des chocs ou des stress pouvant heurter sa stabilité. La collectivité doit être en capacité d'affronter ces crises inéluctables et de continuer à répondre aux besoins fondamentaux de ses habitants pendant ces crises.
  • Objectif Soutenabilité : Dans un monde post-carbone, la collectivité doit permettre à ses habitants de répondre à leurs besoins avec le plus faible impact environnemental possible, afin de ne pas dépasser les « plafonds écologiques ». Cet objectif vise à traduire à l'échelon local la notion de limites planétaires. Si la résilience ne s’accompagne pas de soutenabilité, elle creuse sa propre tombe.

Deux types d’indicateurs

L’outil observe l’état de la résilience du territoire, résultant de ses caractéristiques propres et de son histoire, mais il interroge aussi l’action récente des pouvoirs publics locaux, qui peuvent avoir une influence rapide et concrète pour la résilience de son territoire.

  • Indicateurs d’état : Ils décrivent un état de résilience actuel du territoire. On peut aussi les concevoir comme des indicateurs de résultat de l’action passée des acteurs du territoire.
  • Indicateurs d’action : Ils s’intéressent à des actions structurantes qui ont pu être développées dans les années récentes par les pouvoirs publics. A la différence des indicateurs d’état, il s’agit de paramètres sur lesquels la collectivité peut avoir une influence directe au cours du mandat électif en cours.

Pondération des indicateurs

D'une manière générale, un coefficient de pondération est un facteur que l'on applique à une valeur afin lui donner un poids plus important dans une moyenne générale établie à partir de la somme de ces valeurs. La pondération permet de refléter l'importance ou sa contribution relative de la valeur dans l'ensemble de la note.

Par défaut, tous les indicateurs ont une égale pondération de 1, considérant ainsi que tous sont d'égale importance.

Une deuxième représentation intègre des coefficients de pondération, en fonction de critères tels que : le type de besoins (vitaux, essentiels et induits), le type d'évaluation (d'action, d'état), le type de réponse possible (donnée publique vs. auto-évaluation),

Une troisième représentation peut être à la main des collectivités, en fonction de leurs spécificités et des enjeux particuliers de leur territoire. Par exemple, l’indicateur « Part des forêts et milieux semi-naturels sur la surface totale du territoire » peut se voir attribué un coefficient plus faible dans les territoires historiquement urbanisés ou agricoles.

Échelle d’évaluation : l’intercommunalité

On considère, dans une approche théorique, que le périmètre de l’intercommunalité représente le bassin de vie. La DATAR le définit comme « un territoire présentant une cohérence géographique, sociale, culturelle et économique, exprimant des besoins homogènes en matière d'activités et de services ». Il intègre donc le bassin d’emploi, mais aussi un bassin d’équipements et de services publics et privés (transport, enseignement, santé, action sociale), qui peut être formé autour d’une ville-centre ou non. Le dernier zonage des bassins de vie par l’INSEE en dénombre 1707, dont 1256 dans l’espace rural. D’autres questionnaires pourront être imaginés à l’avenir pour des échelles inférieures (commune) ou supérieurs (département).

Comparaison avec des valeurs de référence

La valeur de chaque indicateur est mis au regard de valeurs de référnence hautes et basses qui correspondent à des seuils de résilience. Ces valeurs-seuils peuvent être exprimées e façon absolue ou relative. Généralement, la comparaison avec des valeur-seuils absolues, identifiées par l'équipe-projet avec l'appui d'experts sectoriels, permet d'exprimer le degré de résilience du territoire. Parfois, les valeurs-seuils relatives permettent, en l'absence de valeurs absolues connues, de comparer le score du territoire avec les autres collectivités françaises. Le type de bornage est précisé pour chaque indicateur. Il est mixte lorsqu'il conjugure une valeur-seuil absolue et une valeur-seuil relative.

Avertissements sur les limites de l’outil

Un outil en phase de construction et d’expérimentation

Cette 1e version de l’outil présente une liste d'une centaine d'indicateurs, sélectionnés pour leur caractère accessible et évocateur des enjeux de résilience. Ces indicateurs ont vocation à évoluer lors d’une phase d’expérimentation qui permet de tester l’outil avec des territoires partenaires. Il s’agit donc en quelque sorte d’ « indicateurs-martyrs » dans une démarche de co-construction, d’apprentissage et d’amélioration continue.

Une approche data qui ne substitue pas aux diagnostics sensibles

Le présent outil correspond à une tentative de caractérisation de la résilience territoriale, dans ses multiples facettes. Il présente un certain nombre de limites, en premier lieu lié au choix des indicateurs, qui est contraint par leur disponibilité. Les indicateurs retenus ne sont pas toujours ceux qui reflètent le mieux les situations territoriales. Certains indicateurs déterminants manquent à l’appel. Les hypothèses établies pour traduire les valeurs en « note » de résilience sont questionnables et peuvent être remises en cause. Ces indicateurs omettent, par essence, la dimension « qualitative » ou « vécue » des vulnérabilités et de la résilience territoriale. Aussi, ce diagnostic ne doit pas être considéré comme une fin en soi. Il ne représente qu’une étape, et se veut être un support de réflexion collective pour tendre vers une caractérisation plus précise de la résilience territoriale. Nous ne pouvons que soutenir et encourager à la réalisation complémentaire de diagnostics qualitatifs, humains, et espérons d’ailleurs que les résultats du Diagnostic 360° constituent un argument pour lancer ce travail.


Sources majeurs